• Vous pensez qu’un logement décent est un droit ?
  • Vous rencontrez des difficultés dans la recherche d’un logement de qualité ?

Cette plateforme est pour vous !

Retrouvez-y des témoignages et des pistes d’actions pour que l’accès au logement décent soit réellement un droit pour toutes et tous.

Voir les Témoignages

La campagne

Les crises économiques et sociales qui se succèdent, ainsi que les mesures d’austérité qui en découlent, fragilisent toujours davantage la population. En Belgique, trouver un logement de qualité est devenu compliqué, voire impossible pour de nombreuses personnes. En effet, les politiques mises en place ne sont plus adaptées face à l’évolution de la société. Les ménages les plus modestes consacrent près de la moitié de leur budget à leur habitation.

Un logement est considéré comme décent et salubre dès lors qu’il répond à des critères minimums en matière d’hygiène (voir la législation sur le site du Gouvernement fédéral).

Les personnes fragilisées par la crise du logement sont majoritairement des femmes. Pourquoi ? Parce que les femmes sont davantage exposées à la précarité que les hommes. Ce sont les femmes qui en cas de séparation se retrouvent seules à gérer l’éducation des enfants (83 % des ménages monoparentaux ont à leur tête une femme). Ce sont elles qui subissent des discriminations sur le marché du travail : inégalités salariales, carrières interrompues, travail à temps partiel et secteurs moins bien rémunérés.

Nous, les Femmes Prévoyantes Socialistes, en tant que mouvement féministe de gauche, nous ne pouvons qu’être interpellées par ce triste constat. C’est pourquoi nous lançons la campagne « Un toit, mon droit » qui donne la parole aux femmes rencontrées lors de nos activités et qui peinent à trouver un logement de qualité.

L’objectif de la campagne est de sensibiliser la population sur la problématique de l’accessibilité au logement décent, d’informer les citoyen-ne-s sur leurs droits, de proposer des pistes d’actions concrètes aux personnes concernées et, enfin, de porter nos revendications aux décideurs politiques.

Nous avons choisi de partir sur une base de six témoignages pour développer six thématiques : les familles monoparentales, le statut de cohabitant, les discriminations, les logements sociaux, la mobilité et les logements alternatifs.

Famille monoparentale

« Je me suis retrouvée seule avec trois enfants, avec la maison familiale vendue. J’ai galéré pour trouver un logement. »

« Il faudrait davantage de soutien pour les personnes seules avec enfants, car c’est vraiment galère. Ce qui serait bien, c’est un genre de garantie qui pourrait être proposée par les communes aux propriétaires, pour qu’ils soient certains de recevoir leur loyer, et donc qu’ils soient plus souples ».

État des lieux

En 2010, on comptait 9,3 % de ménages monoparentaux en Belgique, avec une femme à la tête de près de 83 % d’entre eux. En Wallonie, une famille monoparentale sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Comme le souligne notre étude « Sur la corde raide » publiée en 2010, « Les femmes monoparentales sont rarement propriétaires de leur logement. Louer un bien ne leur est pas facile non plus, surtout à Bruxelles. Les femmes monoparentales occupent plus souvent des logements moins confortables, plus petits, de moins bonne qualité et proportionnellement plus chers que la moyenne. D’une manière générale, les familles monoparentales sont celles qui rencontrent le plus de difficultés de logement, qui se déclarent le plus insatisfaites de leur logement et qui manifestent le plus leur envie de déménager ».

Au-delà de l’aspect financier, les femmes monoparentales sont confrontées à un autre obstacle non négligeable : la nécessité de disposer de grands logements (comprenant un nombre de chambres suffisant au regard de leur composition familiale) si l’on souscrit à la logique de la garde alternée. Trouver un bien de ce type est complexe à Bruxelles. Par rapport au Belge moyen, le Bruxellois a trois fois plus de probabilités d’occuper une habitation comprenant moins d’une pièce par personne.

Enfin, après la difficulté d’accès au logement, les femmes monoparentales affrontent encore une autre difficulté : le manque de temps, de connaissance et d’argent pour entretenir leur bien correctement, entrainant trop souvent les problèmes d’insalubrité.

Pistes d’actions concrètes

  • Au sein de votre commune, vous avez la possibilité de vous renseigner gratuitement sur vos droits, en vous rendant ou téléphonant aux permanences juridiques organisées par le CPAS, la Maison de justice, le bureau d’aide juridique ou encore certaines administrations communales.
  • En cas de non-paiement des pensions alimentaires, vous pouvez, sous certaines conditions, demander au SECAL (Service des Créances Alimentaires) de réclamer la pension alimentaire mensuelle et les arriérés auprès de la personne, souvent le père, qui doit les payer et de verser le cas échéant des avances sur la pension alimentaire mensuelle.
  • Les familles monoparentales peuvent bénéficier d’un petit supplément aux allocations familiales : plus d’infos ici
  • Une grille des loyers est accessible en Wallonie. Grâce à quelques questions concernant le bien immobilier, la grille des loyers permet de connaître la fourchette moyenne de prix dudit loyer, en fonction de sa région et des équipements dont il dispose. Cette grille des loyers n’est pas contraignante, mais devrait prochainement voir sa valeur incitative renforcée, puisque l’octroi d’une prime régionale y sera conditionné : plus d’infos ici
  • Les organisations d’aide au logement comme le DALTournai, le DAL de Barricade à Liège, Habitat et Rénovation à Ixelles et Etterbeek peuvent aider dans les démarches de recherche de logement. Sur Bruxelles, le site du RBDH reprend toutes les associations actives dans ce secteur, pour la Wallonie, c’est le Rassemblement wallon pour le Droit à l’Habitat et plus spécifiquement à Namur, Le Relais Social Urbain Namurois (le projet Housing First) est un réseau de partenaires qui lutte contre la grande précarité et l’exclusion sociale.
  • Certaines maisons de quartier comme « Une maison en Plus » à Forest (Bruxelles) organisent différentes activités pour les familles dont un accueil pour les enfants (1 à 3 ans), des écoles de devoirs et des activités pour renforcer les solidarités de quartier : http://www.ecolesdedevoirs.be - www.lesmaisonsdequartier.irisnet.be
  • Tout près de chez vous existent peut-être des services d’échanges, de prêts de matériel ou d’échanges de services (ex : un potager collectif ou un Repair Café, un endroit où réparer vos objets ensemble). Allez sur le site Système d’Échange local (SEL) afin de trouver ce qui existe comme initiatives dans votre commune.
  • Des groupes de soutien et d’apprentissages des méthodes nécessaires pour l’entretien de son habitat existent un peu partout : www.lesdebrouillardes.bewww.axellemag.be
  • Parfois, des habitats alternatifs et partagés peuvent être une solution pour plus de solidarité et d’accessibilité (voir la thématique « Logements alternatifs »).
  • Les FPS de la région du Centre et Soignies organisent de ateliers « Parents futés » destinés à toute personne soucieuse de maintenir ou de rétablir l’équilibre au niveau du budget, de la santé, de l’éducation et du relationnel. Plus d’infos : 071/507.820 — fps.cs@solidaris.be

Les Revendications politiques des FPS

  • Nous pensons qu’il est capital aujourd’hui de tenir compte des besoins spécifiques de ces familles et de proposer des solutions adaptées :
  • Développer à l’échelon communal, comme des services d’aides aux personnes, des systèmes de prêts de matériel, ou encore des groupes de soutien et d’apprentissage des méthodes nécessaires pour l’entretien de son habitat. Ces quelques exemples nous semblent d’excellentes pistes, permettant à la fois aux femmes de renforcer leurs capacités d’action, tout en se créant un réseau social fort et solidaire leur permettant de rebondir en situation de crise.
  • Nous jugeons utile de soutenir toutes démarches visant à renforcer la prise de pouvoir des femmes sur leur propre vie, que ce soit par le biais d’animations menées par les associations d’éducation permanente, de collectifs citoyens comme les DAL, de groupes de paroles ou autres.
  • Mettre en place une aide au logement destinée aux ménages modestes, sous forme d’une allocation-loyer. Notons par ailleurs qu’il existe déjà certaines aides, comme l’allocation de déménagement et de loyer (Adel), sur lesquelles il serait intéressant de communiquer plus efficacement.

Statut de cohabitant-e

« Si j’habite avec mon compagnon, mon chômage diminue de moitié. Je dois chercher un appartement seule, à deux, nous n’avons pas assez pour vivre ».

« On est obligés, pour garder nos aides sociales respectives. Surtout qu’en étant enceinte, je peux postuler à tous les emplois que je veux, on ne va pas me prendre. Maintenir ce revenu d’intégration, c’est vital. Il y a des propriétaires qui te demandent de décrire précisément ta situation familiale, une attestation de ton dernier propriétaire comme quoi tu paies bien les loyers, tes trois dernières fiches de salaire. Que veux-tu que je fasse, à ce moment-là ? Je fuis. Mais ça me révolte car ça peut arriver à tout le monde de se retrouver sans emploi. Ça ne veut pas dire mauvais payeur ».

État des lieux

La non-individualisation des droits sociaux (dont découle le statut du cohabitant-e) est une thématique qui, selon nous, pose particulièrement problème en Belgique. Aujourd’hui, deux personnes qui travaillent le même nombre d’années, qui gagnent le même salaire et qui cotisent donc de la même façon auprès de l’ONSS ne sont pas traitées de manière égale en fonction de leur situation familiale. Si elles se retrouvent au chômage, elles recevront des allocations différentes selon le fait qu’elles vivent seules, ou non. Nous trouvons cela injuste. Quand il s’agit de percevoir des cotisations, ce sont les individus qui sont pris en compte : tout le monde cotise de façon équitable, proportionnellement à ses revenus, qu’il soit marié ou non, qu’il ait des enfants ou pas. Par contre, quand il s’agit de verser une allocation (chômage, maladie, pension), c’est la situation familiale, et non plus l’individu, qui est pris en compte. De la même manière, des personnes qui décident de cohabiter afin de diviser la charge du loyer, ou/et pour des raisons de convivialité, risquent de voir leur allocations de chômage ou leur revenu d’intégration diminuer.

Pistes d’actions concrètes :

  • Nous vous proposons, ci-dessous, des pistes d’actions individuelles. Des solutions à la problématique du statut de cohabitant-e pourront être apportées que si nous, citoyen-ne-s, luttons ensemble pour un modèle collectif plus juste.
  • Il existe des possibilités pour deux personnes vivant ensemble de bénéficier d’un statut « isolé ». Par exemple : une cuisine ou une salle de bain séparée, des factures distinctes pour la consommation d’énergie ou le téléphone, une sonnette et une boîte aux lettres séparées. Certains bureaux régionaux de chômage, ainsi que certains CPAS, acceptent parfois de considérer un locataire comme isolé. Pour cela, vous devez prouver que vous ne partagez pas avec votre colocataire les frais concernant le ménage. Par exemple : des factures prouvant des paiements séparés (aliments, produits ménagers, soins de santé, etc.), des photos montrant la séparation nette des espaces de vie, le paiement séparé des taxes de poubelles ou de télévision. Plus d’infos sur le site www.droitsquotidiens.be
  • Bonne nouvelle, en Wallonie et à Bruxelles, un pacte de colocation devrait voir le jour. Une fois ce dernier signé et annexé au contrat de bail, un régime spécifique devrait s’appliquer, prévoyant entre autres des facilités en cas de départ de l’un des colocataires, et protégeant davantage le bailleur.

Les Revendications politiques des FPS

  • Nous regrettons le climat général de suspicion qui pèse sur les bénéficiaires d’aides sociales, constamment suspecté-e- s de fraudes, et les contrôles pour le moins intrusifs.
  • Nous souhaitons la suppression de ce statut de cohabitant-e qui ne tient nullement compte des réalités socio-économiques contemporaines et des besoins des plus vulnérables.
  • Nous plaidons pour une individualisation totale des droits en Sécurité sociale des adultes, sans cependant pénaliser les situations acquises. Nous réclamons la fin des droits dérivés pour les nouvelles générations, et notamment la suppression du statut de cohabitant-e. Le taux dit « isolé » devrait être appliqué à tou-te- s les bénéficiaires.
  • En Wallonie et à Bruxelles, un pacte de collocation devrait voir le jour. Une fois ce dernier signé et annexé au contrat de bail, un régime spécifique devrait s’appliquer, prévoyant entre autres des facilités en cas de départ de l’un-e des colocataires, et protégeant davantage la/le bailleuse/eur. Ceci est un pas dans la bonne direction, démontrant une réelle volonté de favoriser le développement de ce mode d’habitat, mais bien loin d’être suffisant.

Logements/prêts sociaux

« J’ai été sur une liste d’attente pour un logement social pendant sept ans, même en tant que mère seule, je n’étais pas prioritaire ».

« Je n’ai pas eu droit à un prêt social, car je devais faire une offre rapidement, ça n’a pas marché, il n’y avait plus de fond. Du coup, je suis passée par un prêt privé, dans une banque, moins avantageux. Du fait que je travaille, j’ai plus de pouvoir d’achat. Mais j’ai aussi plus de frais et moins de temps pour tisser des liens sociaux.»

État des lieux

Avec 39 000 candidatures en attente d’un logement social, près de la moitié des communes belges sont en retard par rapport à leur objectif d’atteindre 10 % de logements publics sur leur territoire.

Peu de gens le savent, mais les sociétés immobilières de service public peuvent non seulement offrir des logements sociaux (pour les bas revenus), mais également des logements modérés et moyens. À Bruxelles, par exemple, en 2016, pour ouvrir le droit à un logement social, le revenu maximum autorisé pour un ménage à deux revenus était de 27 546 euros par an. Un revenu maximum qui montait à 58 965 euros pour les candidats à un logement moyen. La nouvelle réforme du logement va légèrement changer les choses, avec désormais une seule catégorie de logement, le logement public, et une augmentation des plafonds à 69 400 euros, mais le principe restera le même.

Le nouveau mécanisme devrait mieux répondre aux urgences sociales, il favorisera également les familles monoparentales, les personnes isolées de plus de 65 ans et les jeunes de moins de 25 ans.

Si vous désirez acquérir un bien, il vous est possible d’avoir recours à un prêt social. Il s’agit d’un emprunt à un taux très avantageux, destiné à la construction ou à l’achat d’une habitation. Pour y prétendre, il faut satisfaire à certaines conditions et s’adresser à la Société du logement de la Région bruxelloise (SLRB) ou à la Société wallonne du Logement (SWL), selon où l’on réside.

Pistes d’actions concrètes

  • Les logements sociaux (pour les bas revenus) sont destinés aux personnes isolées ou aux ménages ayant des revenus modestes. Mais les sociétés immobilières de service public peuvent offrir également des logements modérés et moyens. Plus d’infos sur les conditions d’octroi d’un logement social
  • Un certain nombre d’organismes de crédit octroient des prêts sociaux — prêts hypothécaires à des taux avantageux — à des personnes désireuses d’accéder à la propriété. Pour la Wallonie et pour Bruxelles
  • Le Gouvernement wallon a approuvé la création d’un Fonds de garantie locative. Celui-ci devrait bientôt voir le jour. Il s’agira d’un fonds unique, géré par un établissement de crédit privé. Tout contrat de bail prévoyant une garantie devra passer obligatoirement par ce fonds. Une fois constituée, cette garantie pourra être transférée d’un contrat à l’autre. Les locataires auront la possibilité de constituer la caution progressivement, ce qui facilitera l’accès au logement des plus démunis tout en protégeant mieux les propriétaires, qui pourront être dédommagés pour des dégâts locatifs ou des arriérés de loyers, et ce même si le locataire n’a pas encore constitué l’entièreté de sa garantie. Actuellement, le CPAS peut également intervenir dans le fonds de garantie.
  • L’association Relogeas offre des services aux personnes fragilisées : aide au logement et accompagnement social. Plus d’infos : www.relogeas.be – 071/31 40 07
  • Le projet bruxelloisCommunity Land Trust propose une alternative aux logements sociaux ainsi qu’une solution à la hausse des prix du logement et aux spéculations immobilières. Ce système prometteur est à découvrir sur ce site

Les Revendications politiques des FPS

  • Différentes aides sociales existent, il est aujourd’hui fondamental de communiquer davantage à propos de ces aides offertes à la population. Plus spécifiquement, notre mouvement réclame :
  • Une augmentation du plafond de revenus pour accéder au logement public, la simplification du formulaire de candidature ou encore une nouvelle grille d’attribution, basée sur les priorités régionales et locales.
  • Une programmation et le financement d’une offre cohérente et suffisante de logements publics afin qu’elle réponde aux réels besoins de la population.
  • Un meilleur soutien des agences immobilières sociales (AIS), qui mettent à disposition de personnes à bas revenu des logements privés.
  • D’encourager les propriétaires privés à recourir à ces agences, via des déductions fiscales par exemple. Ce système et son partenariat privé-public particulièrement efficace permet en effet une réponse rapide et adéquate au manque de logements public.
  • Une piste à creuser : celle d’imposer aux promoteurs immobiliers un certain pourcentage de logements publics dans chacun de leurs projets.
  • Nous encourageons vivement toutes les mesures, qui renforcent et élargissent l’accès à la propriété pour toutes et tous.

Discriminations

«  Dans la recherche d’un logement, il faut être déterminée quand on est une femme et qu’on est aussi d’origine africaine. J’ai eu beaucoup de refus, juste en disant mon nom ».

« Quand j’étais avec mon ex, c’était différent. Il est blanc, il a un revenu stable, un CDI, il est fonctionnaire : tout de suite on avait l’appartement. Du coup, j’ai vraiment vu la différence, quand je cherchais seule. J’ai eu beaucoup de refus. Je sais que je vais devoir faire face à ça, à nouveau. Pour ceux dont c’est la première fois, c’est dur. Moi, je suis rodée maintenant ».

État des lieux

De nombreuses discriminations sont vécues par les candidates locataires lors de leur recherche de logement. Surtout, bien entendu, quand celles-ci cumulent les facteurs discriminants : femmes, d’origine étrangère, allocataires sociales, homosexuelles, porteuses d’un handicap. Le poids de ces discriminations se fait particulièrement sentir en situation de crise économique. Ainsi, que ce soit à la suite d’une rupture, d‘une naissance ou d’une perte soudaine de revenu, de nombreuses femmes se retrouvent à chercher un logement dans l’urgence. Face à certains comportements discriminatoires de propriétaires ou d’agents immobiliers et face à la pénurie de l’offre, particulièrement prégnante à Bruxelles, elles sont souvent contraintes d’accepter des logements de mauvaise qualité, à des prix trop élevés. Mais la crise et la pénurie de logements ne peuvent pas à elles seules expliquer la difficulté d’accéder à un logement, ni justifier tous les comportements de la part des propriétaires ou des bailleurs.

Certains couples de lesbiennes ou d’homosexuels se voient refuser l’accès à un logement par le propriétaire en raison de leur orientation sexuelle, en effet, celle-ci fait partie des discriminations les plus courantes au même titre que celles fondées sur les critères raciaux, les convictions religieuses, le handicap. En 2016, le nombre de dossiers ouverts par Unia, le Centre interfédéral pour l’Égalité des chances, pour une discrimination à caractère homophobe a augmenté de 12 % par rapport à 2015, passant de 92 à 104 dossiers.

Pistes d’actions concrètes

  • Les discriminations en matière de logement sont souvent difficiles à prouver, mais il existe des outils et des interlocuteurs de référence qui peuvent aider les victimes à faire valoir leurs droits. L’Institut pour l’Egalité entre les femmes et les hommes (IEFH) et Le Centre interfédéral pour l’Egalité des chances (Unia) informent les locataires, propriétaires et professionnels du secteur sur la législation en matière de discrimination au logement.
  • La brochure « La discrimination au logement : comment réagir ? Informations pratiques » peut être commandée (gratuitement) au 0800/12 800 ou par e-mail : epost@cntr.be (en précisant : « Brochure Logement »).
  • Vous êtes victime ou témoin de discrimination ? Signalez-le en contactant le centre Unia : 02/212 30 00 — Formulaire de contact
  • Vous êtes victime ou témoin d’une discrimination fondée sur le sexe ? Appelez le numéro gratuit 0800/12 800
  • Afin de prouver une discrimination, vous pouvez également utiliser la technique du « testing » qui consiste à faire deux demandes pour un logement par mail ou par téléphone la même journée, mais par des personnes différentes. Cette technique est décrite ici
  • Se faire accompagner par un témoin (de préférence pas un proche dont l’objectivité pourrait être contestée) lors de la visite du logement peut également s’avérer utile en cas de discrimination.
  • Il est important de vérifier que le prix du loyer et les charges soient indiqués sur l’annonce (si celle-ci est officielle et publique), c’est une obligation légale pour le bailleur depuis le 18 mai 2007 qui permet d’éviter que les propriétaires ajustent le loyer en fonction du candidat-locataire.
  • Gardez en tête que le bailleur ne peut pas exiger ni le numéro de registre national (ou d’identification à la sécurité sociale), ni le lieu de naissance, ni la nationalité, ni l’âge, ni l’extrait de casier judiciaire. Toute demande qui serait faite dans ce sens représente une entrave à la loi anti-discrimination et est donc punissable.
  • Le propriétaire ne peut pas vous demander la garantie locative en cash. En effet, cette garantie, si elle est prévue dans votre contrat de bail, peut prendre 3 formes : soit un versement sur un compte individualisé à votre nom, soit une garantie bancaire, soit une garantie bancaire résultant d’un contrat-type entre un CPAS et une banque.

Les Revendications politiques des FPS

  • Nous pensons qu’il est essentiel de renforcer la lutte contre les discriminations. Pour ce faire, il est nécessaire de faire connaître et appliquer la législation anti-discrimination qui prohibe les discriminations fondées sur les critères dits « protégés », dont l’origine, l’orientation sexuelle, l’état civil, la fortune, l’âge, le sexe, etc.

Logements alternatifs

« Une autre forme d’habitat me plairait pour mes vieux jours. Il existe, par exemple, des projets de vie en communauté pour personnes âgées ».

« Il y a plein de choses qui, économiquement et écologiquement, me conviendraient. On sait que 80 % des pauvres sont des femmes, généralement avec enfants, on sait tout ça, mais on ne fait rien. Je ne comprends pas que les gens ne soient pas plus révoltés, plus conscients ».

État des lieux

Les possibilités de logements alternatifs sont très nombreuses. De l’habitat groupé ou la colocation, aux squats en passant par l’habitat léger, les solutions nouvelles se multiplient. Malheureusement, le cadre légal et la représentation plutôt traditionnelle du logement ne semblent pas toujours suivre...

L’habitat léger (caravane, tiny house, yourte…) n’est pas reconnu comme un logement par le Code wallon de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Il est donc très difficile d’obtenir un permis d’urbanisme pour implanter ce type de logement, et même lorsque celui-ci est obtenu, il est ensuite difficile de s’y domicilier. Par ailleurs, il est très fréquent que ces habitations n’atteignent pas une superficie ou une hauteur de plafond suffisante pour correspondre aux normes de salubrité. Le cadre juridique flou autour de l’habitat léger fait, qu’aujourd’hui, la possibilité de vivre selon ce mode de vie reste très dépendant du bon vouloir des politiques communales.

Concernant les habitats partagés, communautaires et solidaires, la question de l’individualisation des droits et du statut de cohabitant vient à nouveau se poser (voir la thématique « Statut de cohabitant-e »). Vivre ensemble, c’est parfois risquer de perdre une partie de ses allocations de chômage ou de son revenu d’intégration.

Enfin, la situation des squats reste également précaire. Occuper un lieu « abandonné » n’est pas un crime selon le Code pénal. Si le bâtiment est vide, il peut être occupé si l’entrée dans les lieux se fait sans infraction. À Bruxelles, il y a d’ailleurs beaucoup d’exemples de « contrats d’occupation temporaires » entre propriétaires et occupants. Cet acte politique vise à dénoncer la spéculation immobilière et l’inoccupation de bâtiments. Cependant, les squats sont de moins en moins tolérés actuellement en Belgique et l’on voit apparaître des tentatives de criminaliser cette pratique.

Pistes d’actions concrètes

  • L’association Habitat et Participation organise des permanences pour accompagner les gens qui ont des projets d’habitat alternatif (solidaires et/ou léger). Plus d’informations
  • Le site www.habitat-groupe.be propose un forum pour permettre aux personnes cherchant des habitations solidaires de se réunir. Un salon de l’habitat groupé est également organisé au mois de mai.
  • L’organisation « Un toit deux âges » propose des possibilités de logement intergénérationnel. Elle met ainsi en relation des étudiant-e-s, des familles et/ou des seniors. Plus d’informations sur leur site. En parallèle, « Les trois pommiers » proposent des logements individuels dans un milieu de vie intergénérationnel www.lestroispommiers.be
  • Le collectif Halé permet de rassembler des personnes qui souhaite se lancer dans l’aventure de l’habitat léger ou qui s’y sont lancé. Des cafés citoyens, des rencontres et du soutien s’organisent via le site www.habiterleger.be
  • Concernant les squats, la caisse de solidarité « La Lime » organise des réunions à Bruxelles tous les premiers lundis du mois afin d’ouvrir un espace de solidarité et de soutien entre squatteurs : radar.squat.net
  • Le projet Community Land Trust propose également une alternative au logement traditionnel permettant à des ménages moins aisés d’acquérir un logement communitylandtrust.wordpress.com/

Les Revendications politiques des FPS

  • Il est essentiel de proposer des solutions à la problématique des logements inoccupés. Si nous souhaitons privilégier les solutions politiques globales et collectives en termes de réponse à la crise du logement, les initiatives locales sont bien entendu à encourager aussi, et il serait dommage de les négliger. Les modèles d’habitats alternatifs, tels que le Community Land Trust, sont des projets qui nous semblent pertinents et qui doivent davantage être investis par les politiques publiques.
  • Nous encourageons les projets solidaires, qui permettent de répondre aux besoins des personnes âgées en matière de logement, tout en créant des espaces d’entraide et de solidarité. Par ailleurs, il existe de nombreuses pistes en termes de logement alternatif qui nous semblent intéressantes à creuser.

Mobilité

« Pour trouver un logement à prix abordable, j’ai dû faire plein de compromis et j’ai perdu en mobilité. Pour les enfants en termes d’autonomie c’est l’horreur, les transports en commun sont vraiment difficiles d’accès ».

« Ça a été vraiment difficile pour les enfants de s’adapter. Ici, c’est la campagne. Nivelles est difficile d’accès en transports en commun. Pour eux, en termes d’autonomie, c’est l’horreur. Vaille que vaille, j’ai pu avoir accès au logement. Mais on a dû faire plein de compromis, on a perdu en mobilité. On a dû reconstruire toute notre vie sociale».

État des lieux

Aujourd’hui, il est devenu particulièrement difficile de se loger dans certaines régions ou communes. De nombreuses femmes sont contraintes de quitter leur zone d’habitat pour les périphéries urbaines, où la pression immobilière est moins forte. Malheureusement, ces périphéries sont souvent également bien moins desservies par les transports publics ; or posséder un véhicule privé entraîne des coûts très importants, voire insoutenables pour beaucoup d’entre elles. Se maintenir ou se réinsérer sur le marché de l’emploi, tout en articulant vies professionnelle, familiale et privée relève alors d’un équilibre fragile, impossible à maintenir sur le long terme.

Pistes d’actions concrètes

  • Les pistes reprises ci-dessous sont des alternatives pour pallier au problème de la mobilité. La vraie difficulté rencontrée par les ménages étant les prix exorbitants des loyers dans certaines villes et le manque de logements sociaux.
  • Il existe plusieurs systèmes de voitures partagées à Bruxelles et en Wallonie : Cambio, Weebe, etc.
  • Le covoiturage (partager sa propre voiture) peut aussi s’avérer être une solution : BlaBlaCar, Karzoo, Carpool
  • Transport et Vie est une asbl qui offre des services de transport adapté pour les personnes à mobilité réduite (PMR) ainsi que pour les personnes âgées.
  • N’hésitez pas à questionner vos voisins, vos collègues ou les parents des enfants de l’école, peut-être des solidarités pourront se créer et certains trajets pourront être partagés.
  • Le vélo peut être une alternative pour les petits trajets. Il existe également des vélos pliants qui pourront être transportés dans le train sans frais supplémentaires et vous permettre plus de flexibilité, mais également des vélos à assistance électrique (à des prix de plus en plus démocratiques) pour alléger l’effort. Si vous n’êtes pas encore suffisamment à l’aise que pour envisager de vous déplacer en vélo, des associations comme ProVélo et le Gracq proposent des formations pour être plus en sécurité dans le trafic.

Les Revendications politiques des FPS

  • Nous jugeons essentiel de penser les politiques de logement en lien étroit avec les politiques de mobilité, dans une démarche globale et respectueuse de l’environnement, plaçant l’humain au centre de la réflexion.